Philippe de Montferrand est devenu depuis le 16 décembre 2020, le nouveau président de la Fondation Stanislas pour l’Éducation, à la suite de M. Philippe Rollier. Il nous présente ses ambitions et ses projets pour la Fondation.

L’Écho de Stan : Vous venez d’être élu Président de la FSPE. Pouvez-vous nous rappeler l’histoire de votre engagement à Stanislas et les raisons de votre candidature à cette fonction ?

Philippe de Montferrand : Je n’avais à l’origine aucune raison particulière d’arriver à Stan étant un ancien élève de Franklin où j’ai passé 11 ans. Mais pour des raisons très pratiques nous avons cherché il y a une dizaine d’années, avec mon épouse, un collège pour notre fils ainé proche de chez nous. Je me souviens très bien de cette première visite à Stan et de l’émerveillement qui fut le mien dans ce site incroyable. Au-delà du site lui-même, j’ai progressivement découvert un projet et une communauté éducatives remarquables.

En 2015, je suis devenu président de l’APEL-Stan et ai découvert la Fondation dont l’APEL-Stan est l’un des membres fondateurs. La société Stanislas SA m’ayant proposé récemment de la représenter au conseil d’administration de la Fondation en remplacement de Philippe Rollier j’ai proposé ma candidature lors du conseil de décembre dernier. Je suis en effet profondément convaincu du rôle très important qu’a la Fondation comme auxiliaire du projet éducatif de Stan.

EdS : Quel est l’objet de cette fondation ?

M. : La Fondation Stanislas pour l’Éducation a été créée en 2013 et reconnue d’utilité publique. L’ambition des « pères fondateurs », l’Association des Anciens de Stanislas, l’Association des Foyers Guynemer pour Étudiants, la société Stanislas et l’APEL-Stan, était de répondre aux défis éducatifs et sociaux pour favoriser l’égalité des chances et soutenir le développement d’actions pédagogiques innovantes. La Fondation s’adresse aux enfants provenant de milieux défavorisés, à ceux qui souffrent d’un handicap et plus généralement à tous les élèves qui ne trouvent pas dans le cadre éducatif traditionnel les conditions nécessaires à leur épanouissement et à leur développement. Elle peut aussi soutenir des initiatives qui servent l’éducation de façon générale, dans l’esprit du projet de Stan.

EdS : Pourquoi une Fondation à Stanislas ?

M. : À Stanislas les élèves reçoivent un enseignement d’une qualité très exceptionnelle et ils savent en bénéficier. Mais c’est avant tout leur intelligence qui est sollicitée par la transmission des connaissances, le travail, la réflexion et l’attention aux plus petits, aux plus faibles. La Fondation pourrait être considérée comme l’équivalent pour notre institution du Pôle Ozanam dans lequel les élèves de Première prennent du temps pour s’investir dans un projet au service d’une belle cause. Prendre le temps de poser le stylo et la règle à calcul pour s’investir pleinement au service des autres. C’est bien dans cet esprit de soutien aux initiatives de la communauté éducative de Stanislas que la Fondation Stanislas a été conçue

EdS : Comment fonctionne la Fondation ?

M. : La Fondation est régie par un conseil d’administration statutairement composé de 10 membres. Le collège des fondateurs (l’association des Anciens Elèves, l’association des Foyers Guynemer pour Étudiants et la société Stanislas), le collège des personnalités morales (la Fondation Notre Dame, l’Office chrétien des personnes handicapées et la Direction diocésaine de l’Enseignement Catholique) et enfin le collège des personnalités qualifiées (Michel Boyancé, doyen de l’IPC, Valérie Le Bourgeois, Sabine Vandier et Joseph-Emile Serna). Ces administrateurs, par leurs compétences dans leurs domaines d’activité respectifs, apportent à la Fondation de précieux conseils.

Le conseil d’administration engage les dépenses sur la base de ce qui lui est proposé par le comité d’engagement qui fonctionne autour du Bureau de la Fondation, du directeur du Collège et du directeur diocésain.

EdS : Quels sont selon vous les principaux enjeux de la FSPE dans les 5 ans à venir ?

M. : La Fondation Stanislas est arrivée à l’âge de raison. Celui où l’on peut s’appuyer sur des bases solides pour grandir. Son premier défi sera de gagner en notoriété. La Fondation Stanislas est aujourd’hui encore trop confidentielle et nous devrons demain rayonner à Stan et en dehors de Stan pour faire connaître notre action. Ce besoin en notoriété n’a qu’un but, celui d’optimiser la collecte car les associations et les projets que nous soutenons ont des besoins réels, immédiats et urgents.

EdS : Pouvez-vous nous donner des exemples d’actions actuellement soutenues et accompagnées par la Fondation ?

M. : La Fondation s’est résolument tournée vers le soutien scolaire en soutenant une association de quartier qui s’investit auprès d’élèves qui rencontrent des difficultés scolaires par un accompagnement étroit tant dans l’approfondissement de l’enseignement que dans l’ouverture à des activités culturelles. Nous allons dans les mois qui viennent amplifier notre investissement vers le soutien scolaire en général.

Nous restons également très impliqués dans l’inclusion des élèves handicapés dans le système scolaire. À titre d’exemple, le conseil d’administration de la Fondation a voté en décembre une augmentation significative de notre aide à l’école des Saint-Anges qui fait un travail remarquable auprès d’enfants souffrants d’autisme, de trisomie, d’épilepsie ou de surdité. Et puis nous accompagnons les classes ULIS de Stanislas en prenant en charge 100% du salaire d’une AVS et restons fidèles à l’association Acces qui accompagne la formation et l’insertion professionnelle des jeunes trisomiques.

N’oublions pas également que la Fondation met à la disposition de Stanislas un budget conséquent de bourses scolaires qui permet à la direction d’assister un très grand nombre de familles de Stan. Aucune famille ne doit renoncer à inscrire son enfant pour des questions financières.

EdS : Dans la dynamique créée par M. Rollier, quelles sont vos priorités pour les années à venir ?

M. : Comme je viens de l’évoquer, la Fondation Stanislas est très soucieuse d’accompagner l’inclusion des personnes handicapées dans le milieu scolaire traditionnel et de soutenir des projets au service de l’éducation. C’est notre ADN.

Mais dès cette année nous avons de grandes ambitions pour développer de nouvelles actions de soutien scolaire. Il est encore un peu trop tôt pour vous donner des détails mais cela vous donnera l’occasion de me réinviter dans le prochain Écho !

D’un point de vue plus général, nous allons travailler cette année sur la notoriété de la Fondation qui reste à ce jour, nous l’avons dit, trop confidentielle. Les actions que nous souhaitons accompagner nécessitent toujours plus de moyens et nous devrons dès 2021 amplifier la collecte.

EdS : Pouvez-vous nous partager votre vision de la FSPE, de son rôle, de son utilité, de son intérêt ?

M. : La Fondation est totalement indépendante par son statut même, mais elle doit être au cœur de Stanislas. Elle est analogue, pour l’établissement, à ce qu’est le Pôle Ozanam qui fait prendre conscience aux élèves de Première de l’importance essentielle de l’attention aux autres. Certains jeunes anciens élèves se tournent également vers nous pour les épauler dans leurs actions engagées au service des plus faibles. La Fondation doit être cet aiguillon qui permet à tous les acteurs de Stanislas, élèves, éducateurs, professeurs et anciens de ne pas renoncer à un projet pour des raisons financières.

Mais la FSPE apporte surtout une expertise et une valeur ajoutée certaine. Nous, parents d’élèves et anciens, sommes très souvent sollicités, directement, par des associations qui cherchent des soutiens financiers. Mais nous nous posons toujours la question de savoir si nos dons seront correctement utilisés. L’intérêt de la Fondation, c’est que nous faisons ce travail de sélection par une étude approfondie des demandes de subvention qui nous sont adressées et que nous suivons, par des visites et des contacts réguliers, les actions que nous décidons d’accompagner. C’est ce travail auprès des associations qui fait notre utilité et offre à nos donateurs la sécurité du bon emploi de leurs fonds.

EdS : Quel message souhaiteriez-vous envoyer à la communauté éducative de Stanislas ?

M. : Soyez fiers de la Fondation. Aidez-nous, investissez-vous ! Le projet ambitieux de soutien scolaire de quartier sur lequel travaille l’équipe de direction, et que la Fondation soutiendra, ne fonctionnera qu’avec l’adhésion de la communauté éducative de Stan.

EdS : Pouvez-vous nous indiquer quelques éléments de votre « style managérial » dans cette nouvelle mission, en collaboration avec les différents acteurs ? (SA – Direction – APEL-Stan, Anciens etc.).

M. : Je suis fondamentalement un animateur et un acteur d’équipe Je crois fondamentalement que la réussite est systématiquement collective. La Fondation revendique son indépendance. Elle choisit ses sujets librement. Mais cette indépendance n’est productive que parce que nous travaillons étroitement avec les différentes entités de Stanislas. Cette proximité et la fluidité de nos relations avec la Direction, la SA, les Anciens, les Foyers Guynemer et l’Apel est à la base de nos belles ambitions.